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05 juillet 2023

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Géothermie : point sur la situation des nappes souterraines

Chaque mois le BRGM (Bureau de Recherche Géologique et Minier) publie un rapport de situation des niveaux des nappes souterraines en France. Ce mois-ci comme depuis le début de l’année cette analyse nous alerte sur le manque d’eau dans les nappes. Est-ce toujours pertinent de faire des forages pour de la géothermie dans la région ?

Le BRGM via cette carte de France montre bien le niveau actuel des nappes phréatiques. Plus précisément sur la métropole de Lyon il est assez clair que le niveau est beaucoup plus bas que les normales saisonnières.

Plusieurs types de nappes souterraines existent

Les nappes réactives c’est-à-dire des nappes qui répondent de manière rapide aux variations météorologiques, en quelques semaines en cas de pluie le niveau de la nappe peut atteindre des niveaux (très) hauts mais à l’inverse un manque de pluie pendant une longue durée amène facilement à un niveau (très) bas.

Les nappes inertielles, qui comme le nom l’indique ont beaucoup plus d’inertie, sont moins sujettes aux variations météorologiques sur des périodes assez courtes, si un épisode de sécheresse se produit alors il sera visible au niveau de la nappe plusieurs semaines après.

Les nappes alluviales, elles accompagnent le cours d’eau des fleuves et rivières, elles sont par nature très liées à la rivière, elles s’alimentent l’une et l’autre. Si le cours d’eau garde au cours de l’année un niveau constant et élevé alors la nappe gardera un niveau exploitable.

Les nappes souterraines dans la Métropole de Lyon :

Une nappe inertielle alimentée par les bassins montagneux et notamment la fonte des neiges et glaciers. Le BRGM indique que cette nappe voit son niveau baisser mais la ressource initiale est importante et la capacité géothermique de la nappe sur laquelle l’installation géothermique vient prélever l’eau puis la rejeter (dans la même nappe) ne devrait pas être sujette au moindre risque de manque d’eau.

Les nappes alluviales de la Saône et du Rhône en effet ces deux cours d’eau ont un débit important sur la région et donc les nappes alluviales attenantes ont aussi une grande stabilité et des débits d’exploitation importants.

Que nous dit le BRGM ?

LE BRGM a répondu à notre sollicitation sur le sujet, nous les remercions pour le temps accordé. D’après eux la géothermie ne sera pas impactée par une baisse du niveau des nappes, car en géothermie ce n’est pas un puisage, on rejette dans la même nappe mais aussi pour des raisons d’abondance de la ressource dans le secteur.

« Nous n’attendons pas de pertes de ressources en eau sur le territoire de la Métropole de Lyon pour des installations de géothermie sur nappe ».

BRGM

Pour le BRGM la principale question à se poser c’est le nombre d’installations proches les unes des autres :

« La question qu’il faut se poser aujourd’hui pour une installation de géothermie sur nappe dans la métropole lyonnaise c’est la question de la densité des installations, pas forcément celle de la disponibilité de la ressource à long terme, pour bien tenir compte de la densité il faut inclure un hydrogéologue dans le projet (NDLR : c’est une condition nécessaire pour l’obtention de la Prime éco-chaleur, elle est financée comme une étude d’aide à la décision) ».

En conclusion la carte du BRGM faisant l’état des lieux du niveau des nappes en France doit avant tout nous alerter sur la consommation excessive d’eau pour limiter le puisage mais elle ne remet pas en cause la capacité à utiliser les nappes comme ressource de chaleur géothermique car la règle d’or de la géothermie sur nappe c’est d’emprunter de l’eau mais toujours remettre la ressource là où elle a été prise, ce n’est pas un puisage simple.