En France, le bois est la première source d’énergie renouvelable devant l’éolien et le photovoltaïque. Avec un territoire couvert à 30% forêts, la France est le 4e pays européen le plus boisé derrière la Suède, la Finlande et l’Espagne[1]. Les obligations de gestion durable des forêts publiques et privées contribuent à un renouvellement croissant des forêts et à un volume de bois produits supérieur volume de bois exploité. De plus, le CO2 libéré lors de la combustion du bois énergie et réabsorbé par les arbres en pousse. La combustion du bois dans le cadre du chauffage au bois, dans ces conditions, est donc considérée comme pas ou peu émettrice de carbone.
La moitié du bois prélevé sur le territoire français est utilisé comme bois énergie pour les appareils de chauffage sous la forme de bûches, de plaquettes ou de granulés aussi appelés pellets. Ainsi, 7,5 millions de ménages se chauffent au bois en France dont 1,7 million aux granulé[2].
Le point sur les fluctuations du prix de l’énergie
Cette année a été particulièrement fluctuante sur le prix de l’énergie, du bois énergie et notamment des granulés de bois. Cela résulte d’un enchainement de conséquences sur plusieurs années, en voici un historique synthétique :
- Fin 2019 : Premières annonces de l’interdiction du fioul : hausse du nombre d’installations de chaudières à granulés.
- Fin 2020 et début 2021 : Hiver chaud et épidémie de scolytes (parasite ravageur d’arbres) qui entraine la baisse des ventes de granulés. De nombreux arbres morts sont coupés, les stocks augmentent ce qui fait baisser le prix du granulé.
- 2021 : Prix de l’électricité et du gaz qui augmentent. Les particuliers et les collectivités se tournent de plus en plus vers le granulé comme énergie de chauffage. À ce moment-là, le prix des granulés a déjà doublé à l’étranger.
- Début 2022 : La guerre en Ukraine génère des tensions d’approvisionnement en gaz et en électricité dans le monde. Ces énergies sont en partie utilisées pour fabriquer le granulé. Cette situation entraine donc une hausse des coûts de production et des matières premières. Au même moment, impossibilité d’importer du granulé des pays voisins eux aussi sous tension.
- Courant 2022 : Comportements de « surstockage » liés à l’inquiétude des ménages face à la crise énergétique et à la peur de ne pas pouvoir se chauffer l’hiver (2 à 6 fois plus de demande qu’en temps normal).
Une crise multi-factorielle
Cette crise du granulé est donc multi factorielle, la succession de ces éléments abouti à une augmentation de la demande, un manque de stock et donc à une forte tension sur le prix du granulé. Cependant, la tendance en fin d’année 2022 va vers une reprise des livraisons des granulés suite à une augmentation de la production due à l’ouverture de nouvelles usines, à l’optimisation de la production des usines existantes et à la hausse des importations. Pour en savoir plus sur les facteurs de la hausse du prix du granulé, consulter l’article de Propellet (association du granulé).
N’oublions également pas que les granulés ou les bûches ne bénéficient pas du bouclier tarifaire de l’État, comme pour le prix de l’électricité ou le gaz qui a aussi grandement augmenté. La fluctuation est donc d’autant plus notable sur le bois énergie. Pour cela, l’État a mis en place un ‘’chèque bois’’ applicable à partir de janvier 2023 de 100 à 200€ selon les ressources du particulier.
> Pour en savoir plus sur le « chèque bois » Plus d’infos ici.
Si le prix de chaque source énergétique varie et fluctue dans le temps, le bois énergie – bien que figurant parmi les énergies les moins chères – n’y échappe pas. Cette source d’énergie est également intéressante d’un point de vue écologique et énergétique (sur des appareils récents et performants et bien entretenus), et peut être un levier pour la transition énergétique !
Quelles solutions face aux fluctuations du prix du bois énergie ?
La rénovation globale pour consommer moins de combustibles et être indépendants des fluctuations de prix !
Enfin, il s’agira d’envisager une rénovation globale et performante du logement, c’est-à-dire mettre en œuvre une bonne isolation et soigner l’étanchéité à l’air, puis traiter la ventilation et enfin s’intéresser au choix de chauffage. C’est la meilleure approche pour se rendre le moins dépendant possible de la variation du prix de toutes énergies confondues.
Quelle isolation pour mon logement ? Quels systèmes de chauffage ou de ventilation utiliser ? Quels matériaux utiliser et quels professionnels choisir ? De quelles aides financières nationales et locales puis-je bénéficier ? Les conseillers de l’ALEC Lyon vous accompagnent tout au long de votre projet pour vous aider à faire les bons choix.
Chauffage individuel ou collectif : un bon appareil de chauffage et un bon entretien pour consommer moins de combustible et polluer moins.
Pour s’assurer d’une combustion efficace et plus économe en matière première, mieux vaut investir dans un appareil récent et performant tel qu’un poêle à bûche, à granulé ou un poêle de masse pour les chauffages indépendants. Pour les chauffages centralisés, les chaudières à bûche, à granulés ou à bois déchiqueté présentes des intérêts différents en fonctions des besoins de la copropriété.
Il est également important de bien entretenir son appareil en trois temps :
- Le décendrage plusieurs fois par semaines pour les appareils individuels et moins fréquemment pour les chauffages collectifs
- Le ramonage obligatoire deux fois par an
- Le nettoyage complet une fois par an
Consultez le guide de l’entretien des appareils de chauffage au bois : https://www.flammeverte.org/fichs/35735.pdf