Depuis quelques années, on entend parler de restriction d’eau et de sécheresse, mais savez-vous vraiment ce que cela signifie ? Ce phénomène complexe est souvent mal compris et donne lieu à de nombreuses idées reçues. On les décrypte ensemble !

Ces idées reçues sont-elles vraies ?
1. La sécheresse ne se produit que dans les régions arides.
La sécheresse peut survenir n’importe où, même dans les régions généralement humides. Elle se définit par une période prolongée de précipitations inférieures à la moyenne, affectant l’approvisionnement en eau.
2. La sécheresse est uniquement due à un manque de pluie.
Bien que la précipitation réduite soit un facteur majeur, la sécheresse peut aussi être exacerbée par une gestion inadéquate de l’eau, une demande élevée en eau, la déforestation et des pratiques agricoles non durables.
De plus, la Métropole de Lyon est un territoire en croissance démographique constante, dont les besoins en eau augmentent la pression sur la ressource. Ainsi, il est nécessaire d’interroger nos besoins, pour avoir un usage aussi sobre que possible de la ressource en eau. La Métropole s’est fixé un objectif de -15% de consommation par abonné d’ici 2030.
3. Toutes les sécheresses sont identiques.
En réalité, il existe plusieurs types de sécheresse :
- la sécheresse météorologique (déficit de précipitations)
- la sécheresse agricole (déficit d’humidité du sol)
- la sécheresse hydrologique (déficit dans les réservoirs et les cours d’eau)
- la sécheresse socio-économique (pénurie d’eau affectant les activités humaines).
4. La sécheresse affecte uniquement l’agriculture.
La sécheresse n’affecte pas seulement l’agriculture. De nombreux secteurs, y compris l’approvisionnement en eau potable, l’industrie, la production d’énergie (notamment hydroélectrique), la santé publique et les écosystèmes sont impactés par ses effets. In fine, tout le monde est concerné et touché par la sécheresse.
5. La sécheresse est toujours visible.
Les impacts de la sécheresse ne sont pas toujours immédiatement visibles. Par exemple, les effets sur les niveaux des nappes phréatiques et les écosystèmes peuvent ne pas être apparents avant des mois ou des années.
6. Une fois qu’il pleut, la sécheresse est terminée.
La fin de la sécheresse dépend de la reconstitution des réserves d’eau, des nappes phréatiques et des sols. Pour qu’une sécheresse soit terminée, il faut donc des précipitations suffisantes en quantité et durée pour que les sols les absorbent, pénètrent en profondeur et atteignent les réservoirs. La période de recharge ne peut se faire quand la végétation est en pleine activité, elle s’effectue quand la végétation est en dormance, l’hiver. Une période de pluie peut ne pas suffire à compenser un long déficit hydrique. Il faut parfois de longs mois de précipitations, voir de nombreuses années, pour reconstituer certaines réserves. Certains réservoirs, peuvent ne jamais se reconstituer, à notre échelle humaine.
7. La sécheresse ne touche la France que pendant l’été, c’est juste un mauvais moment à passer
En 2023, la Métropole de Lyon a connu des niveaux d’alerte sécheresse variables, pendant 7 mois de l’année. Le printemps pluvieux 2024 n’a pas suffit à remplir les nappes inertielles de la vallée de la Saône, qui reste en niveau bas. (alerte renforcée en Dombes Sud)
A cause du réchauffement climatique, une forte augmentation des épisodes de fortes chaleur et des sécheresses est à prévoir.
De plus, un réchauffement climatique à +2°C entraînerait des sécheresses pluriannuelles sur 3 années consécutives. Il est donc indispensable de lutter contre le réchauffement climatique pour limiter ses impacts, tout en prenant des mesures d’adaptation.
L’été 2024 en France présente des perspectives contrastées en matière de sécheresse. Bien que les précipitations au printemps aient permis d’améliorer la situation de certaines nappes phréatiques, notamment dans le nord et l’ouest du pays, d’autres régions, en particulier autour de la Méditerranée, continuent de faire face à des conditions critiques.
Il est donc nécessaire de rester vigilant sur l’évolution des niveaux de ces nappes très réactives, en lien avec la pluviométrie locale et les prélèvements. Enfin certains secteurs devront être particulièrement surveillés, du fait de niveaux actuels ne permettant pas de garantir des niveaux satisfaisants durant l’été : Roussillon, Aude et partie nord et Est de la Corse.
En résumé, bien que certaines régions françaises soient mieux préparées que d’autres pour affronter les défis hydriques de cet été, le risque de sécheresse reste élevé, en particulier dans le sud du pays. Les prévisions météorologiques, pour les prochains mois, indiqueront plus précisément l’évolution de la situation.
N’hésitez pas à consulter le site Vigieau.gouv.fr pour en savoir plus sur les zones de sécheresses en France et les niveaux de restrictions rattachés.

Tournée fraicheur
N’oubliez pas, l’ALEC Lyon propose une tournée fraîcheur cet été qui vise à vous apporter des conseils pratiques, pour maintenir une fraîcheur agréable, chez vous, tout en réduisant la consommation d’énergie. Cette année l’accent sera sur la gestion responsable de l’eau :
- Étape – Lyon 3 – Quai du Rhône, Guillotière – samedi 6 juillet de 16h30 à 19h
- Étape – Saint-Fons – Place Durel – mercredi 10 juillet de 17h à 20h
- Étape – Lyon 8 – Place du 8 mai 1945 – vendredi 12 juillet de 17h à 20h
- Étape – Villeurbanne – Parc de l’autre Soie – mercredi 31 juillet de 17h à 19h30
- Étape – Saint-Priest – matin
- Étape – Vaulx en Velin – Parc Elsa Triolet – lundi 15 juillet – 17h à 19h30 lors de l’évènement d’été « Activ’été »
- Étape – Val de Saône à Neuville – Marché – matin
Résultats Déclics : résumé des économies d’eau réalisées pendant le défi déclics 2023-2024
Grâce au défi Déclics énergie et eau 2023-2024, les participants ont économisés en moyenne 14% sur leur consommation d’eau (contre 9% au national). L’objectif de baisse de 15% de la consommation d’eau par abonné d’ici 2030 est donc atteignable en une seule année, dès maintenant, à toute personne qui s’engage dans la démarche. L’équipe en tête du podium eau du défi a même atteint 30% d’économies !